Titre : Afterworlds Auteur : Scott Westerfeld Genre : contemporain Langue d'origine : anglais (US) Critique : VO Date de publication : 2014 Prix : £7.99 Résumé : Lizzie should have died in a terrorist attack. But Lizzie is a character in Darcy's first novel, Afterworlds - and death only makes her stronger. Sold to a New York publisher for a huge advance, Afterworlds catapults Darcy into the glittering book world and puts her college plans on hold. Immersed in rewrites, author parties and book tours, Darcy comes of age as she struggles with the perfect ending to her novel - and the intoxicating beginning of first love. |
La Critique par Dy'
Afterworlds est le dernier livre de Scott Westerfeld et je ne crois pas qu'il soit encore sorti en France, mais bon. J'en avais entendu parler sur Twitter et je n'avais pas vraiment l'intention de le prendre et puis finalement il est venu s'ajouter tout seul. Je ne le regrette absolument pas.
Je dois reconnaître que j'ai été très surprise en lisant les critiques de ce livre sur Internet. Il me semble que beaucoup ont pris ce bouquin au premier degré, sans comprendre ce que l'auteur explicitait véritablement. Je m'explique : Afterworlds alterne deux types de chapitres. Il y a le point de vue de Darcy, une ado de 18 ans qui va publier son premier roman, écrit pendant le Nano. Et puis il y a Lizzie, l'héroïne du roman de Darcy. Vous commencez à voir le tableau ?
D'un côté on a donc Darcy Patel, d'origine indienne et à la sexualité pas encore très déterminée, qui est propulsée dans le monde de la publication YA. De l'autre, son roman, cliché de YA, une romance paranormale. Oui, les chapitres de Lizzie ne sont pas les plus palpitants. Oui, l'histoire de Darcy semble invraisemblable. Pourquoi ? Parce qu'il s'agit d'une satire de ce monde YA. Darcy pense qu'elle est spéciale, que son roman est spécial, alors qu'elle est amenée à reconnaître elle-même qu'il n'en ait rien et que son héroïne est une Mary Sue. En parallèle de cette satire, Scott Westerfeld parvient grâce à un véritable tour de force de faire la critique de ses propres romans et particulièrement de celui-ci. La mise en abîme de tous ces romans, tous ces auteurs est excellente et rudement bien pensée. C'est le point fort du bouquin, à mon avis. D'autant plus qu'en lisant le point de vue de l'auteure et le roman qu'elle écrit, la vérité nous éclate à la figure et c'est d'autant plus amusant. En plus, je soupçonne Westerfeld d'avoir introduit John Green dans son histoire et ça, c'était bien pensé.
Encore plus intéressant, il y a toute une réflexion autour de l'écriture, de la "cultural appropriation" -ainsi Darcy aurait le droit de s'approprier la culture Hindoue sous prétexte qu'elle est d'origine indienne alors que bon, elle a été élevée en américaine et n'y connait que dalle-, de la diversité et des clichés en YA. Sans parler du paradoxe "mais on en a marre de tous ces clichés pourtant on achète que ça et on en redemande". J''ai trouvé tout cela presque fascinant et savamment distillé tout au long de ce roman, que ce soit dans le chapitre de Darcy, ou ceux de Lizzie. Il y a aussi le questionnement sur qu'est-ce qu'être un écrivain, devenir un adulte etc.
Alors bien sûr, les chapitres de Lizzie ne sont pas folichons du tout. Mais c'est évidemment fait exprès, le but étant non seulement de montrer la résonance qu'il y a entre la vie de Darcy et ce qu'elle écrit, mais aussi, comme je l'ai dit plus haut, tous les petits problèmes soulevés ça et là. En fait, Afterworlds -qui est aussi le nom du roman de Darcy-, est la démonstration-même de ce que Westerfeld pointe du doigt. J'ai même envie de dire, après avoir lu une fois ce bouquin, relisez juste les chapitres de Lizzie. C'est tellement gros qu'il me semble impossible de louper les propos de Westerfeld. La satire s'étire même très loin : le roman de Westerfeld possède la même couverture que celle décrite par Darcy pour son roman. Brillant ? Moi je dis oui.
En bref, un bouquin qui ne plaira clairement pas à tout le monde. Je pense que le point de vue que l'on adopte joue beaucoup mais en tout cas, c'est ainsi que je l'ai vu et c'est une histoire qui a bien fonctionné pour moi.
Afterworlds est le dernier livre de Scott Westerfeld et je ne crois pas qu'il soit encore sorti en France, mais bon. J'en avais entendu parler sur Twitter et je n'avais pas vraiment l'intention de le prendre et puis finalement il est venu s'ajouter tout seul. Je ne le regrette absolument pas.
Je dois reconnaître que j'ai été très surprise en lisant les critiques de ce livre sur Internet. Il me semble que beaucoup ont pris ce bouquin au premier degré, sans comprendre ce que l'auteur explicitait véritablement. Je m'explique : Afterworlds alterne deux types de chapitres. Il y a le point de vue de Darcy, une ado de 18 ans qui va publier son premier roman, écrit pendant le Nano. Et puis il y a Lizzie, l'héroïne du roman de Darcy. Vous commencez à voir le tableau ?
D'un côté on a donc Darcy Patel, d'origine indienne et à la sexualité pas encore très déterminée, qui est propulsée dans le monde de la publication YA. De l'autre, son roman, cliché de YA, une romance paranormale. Oui, les chapitres de Lizzie ne sont pas les plus palpitants. Oui, l'histoire de Darcy semble invraisemblable. Pourquoi ? Parce qu'il s'agit d'une satire de ce monde YA. Darcy pense qu'elle est spéciale, que son roman est spécial, alors qu'elle est amenée à reconnaître elle-même qu'il n'en ait rien et que son héroïne est une Mary Sue. En parallèle de cette satire, Scott Westerfeld parvient grâce à un véritable tour de force de faire la critique de ses propres romans et particulièrement de celui-ci. La mise en abîme de tous ces romans, tous ces auteurs est excellente et rudement bien pensée. C'est le point fort du bouquin, à mon avis. D'autant plus qu'en lisant le point de vue de l'auteure et le roman qu'elle écrit, la vérité nous éclate à la figure et c'est d'autant plus amusant. En plus, je soupçonne Westerfeld d'avoir introduit John Green dans son histoire et ça, c'était bien pensé.
Encore plus intéressant, il y a toute une réflexion autour de l'écriture, de la "cultural appropriation" -ainsi Darcy aurait le droit de s'approprier la culture Hindoue sous prétexte qu'elle est d'origine indienne alors que bon, elle a été élevée en américaine et n'y connait que dalle-, de la diversité et des clichés en YA. Sans parler du paradoxe "mais on en a marre de tous ces clichés pourtant on achète que ça et on en redemande". J''ai trouvé tout cela presque fascinant et savamment distillé tout au long de ce roman, que ce soit dans le chapitre de Darcy, ou ceux de Lizzie. Il y a aussi le questionnement sur qu'est-ce qu'être un écrivain, devenir un adulte etc.
Alors bien sûr, les chapitres de Lizzie ne sont pas folichons du tout. Mais c'est évidemment fait exprès, le but étant non seulement de montrer la résonance qu'il y a entre la vie de Darcy et ce qu'elle écrit, mais aussi, comme je l'ai dit plus haut, tous les petits problèmes soulevés ça et là. En fait, Afterworlds -qui est aussi le nom du roman de Darcy-, est la démonstration-même de ce que Westerfeld pointe du doigt. J'ai même envie de dire, après avoir lu une fois ce bouquin, relisez juste les chapitres de Lizzie. C'est tellement gros qu'il me semble impossible de louper les propos de Westerfeld. La satire s'étire même très loin : le roman de Westerfeld possède la même couverture que celle décrite par Darcy pour son roman. Brillant ? Moi je dis oui.
En bref, un bouquin qui ne plaira clairement pas à tout le monde. Je pense que le point de vue que l'on adopte joue beaucoup mais en tout cas, c'est ainsi que je l'ai vu et c'est une histoire qui a bien fonctionné pour moi.
Note finale
7,5/10
7,5/10