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La Scribe

18/3/2018

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Titre : La Scribe
Auteur : Antonio Garrido 
Genre : roman historique
Langue d'origine : espagnole 
Critique : VF 
Date de publication : 2010
Prix : 7,90€

Résumé 

Franconie, an 799, à la veille du sacre de Charlemagne. Fille d'un célèbre scribe byzantin, Theresa est apprentie parcheminière. Contrairement aux jeunes femmes de son âge, dont le rêve est de fonder une famille, elle n'aspire qu'à une chose : vivre parmi les livres. Mais un drame l'oblige à quitter sa ville et à se réfugier dans la cité abbatiale de Fulda. Là, elle devient la scribe du moine Alcuin d'York, véritable Sherlock Holmes en robe de bure. Alors que Theresa l'assiste dans ses enquêtes, elle découvre que, dans sa fuite, elle a emporté à son insu un précieux parchemin qui pourrait bien sceller l'avenir de la chrétienté... A travers les aventures de Theresa, jeune femme hors norme et attachante, La Scribe évoque une page décisive du christianisme au Moyen Age. Coups de théâtre, érudition et étonnants personnages fictifs ou réels sont les ingrédients de ce roman historique au rythme trépidant.



La Critique par Matt'

La Scribe est un roman que j'ai dévoré, offert par ma copine Dy'. Il avait tout pour me plaire : c'est un roman historique, qui se déroule en 799, avant le sacre de Charlemagne. En plus, le personnage principal est une jeune femme, Theresa, qui est apprentie parcheminière. Rien que ça, et on partait bien. Mais je vais vous expliquer un peu plus en détails pourquoi j'ai tant aimé ce roman.

Le gros point fort de La Scribe, c'est son personnage principal, Theresa. Une apprentie parcheminière, comme dit au-dessus. Déjà, le choix de l'auteur de se concentrer sur une femme me plaît beaucoup : à cette époque, les femmes n'ont pas forcément les rôles les plus sexy aux yeux de beaucoup (elles s'occupent du foyer, à la surprise générale). Mais Theresa, notamment de par son éducation et les origines de son père, a appris les arcanes du métier. Or, pour l'époque, c'est inattendu, rare, incroyable (jamais assez d'adjectifs) : normalement, ce sont les hommes qui sont scribes. Theresa va donc avoir bien des difficultés à affirmer sa légitimité dans cette société déjà sexiste, on peut le dire. Le choix de se centrer sur un personnage féminin de la sorte n'est pas, selon moi, anodin. De plus, à de nombreuses reprises Theresa est confrontée au sexisme ambiant « t'es qu'une femme, tu pourras jamais devenir scribe » et autres remarques du même genre. Mais ce n'est pas ça qui va l'abattre, pour mon plus grand plaisir. Alors certes, les femmes battantes dans son genre, apprentie parcheminière, ça ne courait pas les rues à l'époque. Theresa ne représente donc pas la majorité des femmes de son temps, mais ce n'est pas grave, parce qu'à travers elle, on entrevoit les difficultés que pouvaient rencontrer les femmes en 799. Et c'est très intéressant.

Ensuite, le mélange du policier avec l'histoire m'a beaucoup plu, parce que le policier est aussi un genre que j'affectionne. Alors bien sûr, ce sont des petites enquêtes, mais je trouve que ça apporte à l'histoire la dose de mystère nécessaire pour nous tenir en haleine jusqu'à la fin.

Les autres personnages de l'histoire, hormis Theresa, m'ont eux-aussi séduite. Je pense notamment à Alcuin d'York, ayant d'ailleurs réellement existé. C'est un moine qui ne peut pas s'empêcher de fourrer son nez partout, et qui prend Theresa sous son aile. J'aime beaucoup le fait que ce personnage possède de multiples facettes et qu'on ne sache pas vraiment comment l'appréhender, où le situer. Je ne vous en dis pas plus, mais voilà, j'aime son ambiguïté et je trouve que c'est un personnage très riche, qui apporte beaucoup à l'histoire, lui-aussi (vous savez, cette touche de mystère). Les autres – le père de Theresa, sa mère adoptive, Hoos Laarsson, Fulda la prostituée, le tueur d'ours dont j'ai oublié le nom... toute une galerie de personnages hauts en couleur qui montrent chacun des aspects différents de la vie à l'époque.

Le rythme est bien dosé, je ne me suis jamais ennuyée. J'ai simplement eu un instant de surprise quand la première intrigue policière a été résolue et qu'on est passé à une autre, car je pensais que le roman se centrerait sur la première jusqu'à la fin. La transition n'a donc pas été des plus faciles, mais finalement je trouve que ça fait sens.

Enfin, la part historique du roman ne m'a pas déçue. Alors, certes, je n'y connais pas grand chose à l'histoire du VIIIème siècle en Franconie. Mais j'aime la façon dont l'auteur explique ses choix à la fin du roman (oui, je suis de ces personnes qui lisent les blablas d'auteurs à la fin, et pour une fois, j'ai bien fait). L'histoire est tout de même un peu plus qu'un décor et un simple prétexte parce que c'est la classe, puisqu'on a tout de même des personnages historiques réels qui interviennent dans l'intrigue. Alcuin d'York, comme dit plus haut, a réellement existé mais on croise aussi rapidement Charlemagne et on entend parler d'autres personnages de l'époque. Le mélange entre fiction (les personnages inventés, une bonne partie de l'intrigue) avec l'histoire (les personnages ayant réellement existé, le contexte, des bouts d'intrigue...) est bien dosé et tout semble plutôt vraisemblable (et c'est à mon sens ce qui compte le plus lorsqu'on écrit un roman historique, mais c'est un autre débat).

Pour résumer, je vous recommande la lecture de ce livre si vous avez envie d'une lecture détendante, entre aventures, enquêtes policières, le tout se déroulant en 799. Une fois que vous aurez commencé La Scribe, vous n'aurez plus envie de le lâcher !  

Note finale 
8,5/10

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Les Vieux Fourneaux

4/2/2018

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Titre : Les Vieux Fourneaux
Dessinateur & coloriste : Paul Cauuet
Scénariste : Wilfried Lupano
Genre : réalisme
Langue d'origine : française
Critique : VO
Date de publication : 2014
Prix : 12€


Résumé
Les Vieux Fourneaux raconte les aventures de trois septuagénaires, amis depuis leur plus tendre enfance: Antoine, Emile et Pierrot. Chacun a suivi sa route, chacun a fait ses choix, chacun a fondé (ou pas) une famille. Séquelles, souvenirs, fragments de vies (presque) passées. Il reste pourtant à ces trois-là de belles choses à vivre, et une solide amitié chevillée au corps.
Les Vieux Fourneaux, à travers dʼincessants va-et-vient entre les années cinquante et les années 2010, raconte sur un mode tragi-comique notre époque, ses bouleversements sociaux, politiques et culturels, ses périodes de crise.


La Critique par Matt'

Les Vieux Fourneaux, comme vous l'indique le résumé, c'est l'histoire de trois vieux amis (Antoine, Emile et Pierrot) qui se retrouvent après de longues années sans se voir. Chacun a mené sa vie de son côté, et si un événement les réunit de nouveau après tout ce temps, ce n'est que le début de leurs nouvelles aventures.

Cette bande-dessinée est savoureuse. Déjà, parce qu'elle est à la fois pleine d'humour et de tendresse. On s'attache très rapidement aux personnages, qui possèdent tous un caractère bien trempé et leur petite histoire personnelle.

Via leurs retrouvailles, on navigue entre les années 2010 (le présent pour nos trois vieux amis, donc) et des retours dans leurs passés respectifs pour expliquer certains de leurs agissements ou des éléments de leur vie. Différents problèmes de société sont abordés : de l'évolution de la situation de la femme des années 50 à 2010, les changements politiques, l'écologie, le travail, la manière dont sont traitées les vieilles personnes... Mais aussi des thèmes plus généraux : l'amour, l'amitié, le vieillissement, la mort...

L'humour est l'une des premières choses qui me vient à l'esprit quand je pense à cette série. En plus des trois amis, personnages principaux, déjà hauts en couleur, on a toute une galerie de personnages, allant de la vieille veuve qui apprend à hacker des ordinateurs, à la bande de vieux qui continue de manifester leur mécontentement quant la société capitaliste en allant interrompre des meetings politiques par tous les moyens possibles, de Sophie, la petite-fille qui reprend le théâtre à marionnettes de sa grand-mère, au vieux à la recherche d'un trésor... c'est drôle et réaliste à la fois, touchant et exquis (si si). Et je peux vous assurer qu'aucun des personnages ne vous décevra ! J'ai pris plaisir à les retrouver tome après tome et à découvrir la suite de leurs aventures.

Les dessins participent à l'ambiance entre réalisme et humour.

Je ne saurais que vous recommander cette bande-dessinée qui se dévore, mais qui en plus se relit avec plaisir. Elle m'a permis de rire tout en suivant avec tendresse l'évolution des personnages et leurs problèmes qui sont, finalement, les problèmes de tout le monde. En tout cas, ça donnerait (presque) envie de vieillir !​

Note finale 
9/10

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Les jours de mon abandon

29/1/2018

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Titre : Les jours de mon abandon
Auteur : Elena Ferrante
Genre : réalisme
Langue d'origine : italien
Critique : VF
Date de publication : 2016
Prix : 7,20€

Résumé

Olga, trente-huit ans, un mari, deux enfants. Un bel appartement à Turin, une vie faite de certitudes conjugales et de petits rituels. Quinze ans de mariage. Un après-midi d’avril, une phrase met en pièces son existence. L’homme avec qui elle voulait vieillir est devenu l’homme qui ne veut plus d’elle. Le roman d’Elena Ferrante nous embarque pour un voyage aux frontières de la folie.

La Critique par Matt'

Qui n'a jamais entendu parler d'Elena Ferrante ? Bon, okay, j'arrête tout de suite, moi la première, je ne connaissais pas jusqu'à peu, jusqu'à, en fait, voir L’Amie prodigieuse, sa saga, partout dans les librairies. Mais évidemment, j'ai décidé d'acheter d'abord Les Jours de mon abandon parce que je suis une personne bizarre – parce que j'avais envie de découvrir la plume de l'auteur dans un roman unique.

Mais avant tout, Les Jours de mon abandon, de quoi ça parle ? Olga a trente-huit ans et vit à Turin avec son mari et ses deux enfants. Sauf que, attention, spoiler (je plaisante), son mari adoré la quitte et elle se retrouve seule, sans travail (parce qu'elle était mère au foyer), à devoir tout gérer par elle-même. Eeet il s'avère que non seulement la rupture va être difficile à avaler, mais qu'en plus, elle va avoir bien du mal à s'en sortir sans son mari au quotidien. Ouais je sais, comme ça, ça fait pas rêver, mais je vous assure que ça vaut le détour, restez encore un peu.

Le sujet, en apparence banal, puisque somme toute assez courant dans la vie, est exploité avec brio (qui ?) par Elena Ferrante. L'usage de la première personne permet de s'immiscer directement dans les pensées d'Olga et cela apporte un gros plus à l'histoire. Ce qui est époustouflant, c'est la manière dont Elena Ferrante parvient à nous emporter dans la folie avec son personnage. Au fur et à mesure qu'Olga perd pied avec la réalité et devient, disons-le clairement, complètement folle, le rythme se fait plus intense, les phrases plus percutantes, l'ambiance plus sombre encore. Je n'ai pas pu décrocher un oeil du roman jusqu'à l'avoir terminé, tout simplement parce qu'une fois qu'on est pris dans la spirale infernale de la folie d'Olga, on a envie de savoir jusqu'où elle est capable d'aller, et si elle va s'en sortir un jour. La plume d'Elena Ferrante est donc, selon moi, un gros plus qui permet de s'immerger totalement dans l'histoire et elle gagne en intensité au fur et à mesure qu'Olga lâche prise.

Au-delà de cette descente aux enfers, j'ai trouvé que le livre amenait des réflexions intéressantes sur la société, le couple et l'image de la femme. Olga est complètement dépendante à son mari et, si elle ne s'en était jamais aperçue avant qu'il la quitte, dès qu'il est parti, plus rien ne va. Une anecdote toute bête, qui peut faire sourire, c'est le moment où elle veut faire fonctionner sa ligne de téléphone fixe mais qu'elle se rend compte que sans Mario (le mari donc), elle ne sait pas comment faire. Elle voit aussi que si, jusqu'à maintenant, elle s'occupait déjà de la plupart des choses (la cuisine, les enfants), cela lui pèse dès que Mario la quitte. Le fait que Mario la laisse aussi avec les enfants sur les bras, leur accordant finalement bien peu d'intérêt, fait prendre conscience à Olga de la situation dans laquelle elle se trouvait. Paradoxalement, alors qu'elle se débrouillait très bien avec son foyer quand Mario était là, son départ bouleverse toute sa manière de fonctionner. Je pense qu'il ne faut pas voir ce livre comme une critique de la mère au foyer, mais plus de l'image de la femme dans la société actuelle. La dépendance de beaucoup de femmes à leur mari est aussi pointée du doigt. La fin du livre offre cependant une note plus optimiste et montre qu'on peut s'en sortir malgré tout.

Mais j'y ai vu aussi une réflexion sur le couple, avec notamment la jalousie éprouvée par Olga à l'égard de Mario. Il y a aussi la dépendance de l'un par rapport à l'autre, ou encore le rapport à la famille. Je ne vais pas m'étendre là-dessus, mais là encore, j'ai trouvé que tout cela était abordé d'un point de vue intéressant (la femme qu'on quitte) et permettait de montrer à quel point la femme peut parfois avoir du mal à se détacher d'une présence masculine.

Enfin, ce livre, comme je le disais au-dessus, permet d'avoir un aperçu de ce à quoi peut ressembler la folie. C'est effrayant, ça donne le vertige au fur et à mesure que l'on ne parvient plus à lâcher le livre. Par moments, ça en devient même dérangeant. On a envie de secouer Olga pour qu'elle réagisse, qu'elle se prenne en main. Et en même temps, on a aussi envie de la comprendre, un peu. Bref, la joie n'est pas au rendez-vous, on s'en doute. C'est un roman très psychologique qui permet de se plonger dans l'esprit torturé et délirant d'une femme qui paraît pourtant assez ordinaire. Mais je trouve que la plume de l'auteur sert vraiment l'histoire et si tout est aussi effrayant, c'est parce que c'est bien décrit.

Ah et oui, je précise, j'ai beaucoup aimé l'ambiance du roman, qui se passe à Turin. Je trouve qu'on arrive très bien à s'imaginer, grâce à la plume de l'auteur, les différents lieux (rares) où se rend Olga et l'ambiance des rues désertes de Turin en été. Cela m'a donné envie d'aller visiter l'Italie.

En définitive, Les Jours de mon abandon est une très belle découverte et j'ai été agréablement surprise. La plume de l'auteur convient parfaitement au sujet du roman et permet de sombrer dans la folie avec Olga. Alors attention, à ne pas lire en période de dépression/coup de mou/autre moment pas cool du tout, mais si vous êtes prêts à plonger dans les folles pensées d'Olga et à lire ce livre d'une traite, eh bien... n'hésitez plus ! (comment ça je ne sais pas donner envie aux gens ?)


Note finale 
8/10
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Dentelle et Ruban d'argent : tome 2 - Jeu de miroirs

28/6/2017

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Titre : Dentelle et Ruban d'argent tome 2 : Jeu de miroirs
Auteur : America Grace
Genre : merveilleux
Langue d'origine : française
Critique : VO
Date de publication : 2017
Prix : 18€

Résumé
À vous, voyageurs pleins de rêves et au cœur empli d’espoir, puissent les portes de glace de For Willbrook, la ville libérée de son éternel hiver, sous vos yeux, ne pas se briser.

Dans la cité plongée pour quelques minutes dans un écrin d'obscurité, le cœur d’Hanna s’anime à nouveau et fait renaître le printemps. Cependant, alors que William n’a d’autre choix que de faire face à son tragique destin, la jeune femme se retrouve plus que jamais en danger tandis que la magie de la citadelle peu à peu s’étiole...

Afin de sauver sa sœur, le magicien devra faire le plus douloureux des sacrifices, mais en sera-t-il seulement capable ?




La Critique par Matt'

La couverture de ce tome 2 laissait entrevoir quelques changements en perspective et effectivement, ce second opus de Dentelle et Ruban d'argent est, en quelque sorte, une renaissance par rapport au tome 1. Déjà, les saisons changent, et puis, petit spoiler, William part à la guerre. Autant de choses tout à fait alléchantes !

Pourtant, j'ai encore une fois un avis mitigé sur ce deuxième tome. J'ai dévoré les cent premières pages, que j'ai trouvé vraiment rafraîchissantes et très fluides. Cependant, arrivée au passage qui se situe dans le monde parallèle, j'ai eu énormément de mal à continuer ma lecture. Ce passage me rappelait beaucoup trop Alice au Pays des Merveilles, de Lewis Caroll. Parfois, cela n'est pas dérangeant mais là, j'ai trouvé qu'il y avait vraiment trop de similitudes entre ces deux livres et c'est dommage. Cela ne m'a certes pas empêchée de continuer ma lecture et de me régaler de la fin, une fois revenue dans la réalité de For Willbrook. Mais j'avoue ne pas avoir trop compris ce long passage qui s'insinue en plein milieu de l'intrigue et de la tension narrative et qui, pour moi, ralentit voire coupe le rythme de l'histoire. Et c'est dommage.

Concernant le style, j'ai cette fois moins accroché, parce qu'on est beaucoup dans le « dire » plutôt que le « montrer », ce qui est certes un parti pris, mais qui a moins marché pour moi cette fois-là. J'ai trouvé que par moments, certaines descriptions qui entraient trop dans les détails m'empêchaient de visualiser un lieu ou une ambiance, alors que c'est le contraire qui aurait dû se produire. J'ai rencontré ces difficultés surtout lors de ma lecture de ce que j'appelle le deuxième passage du roman, l'arrivée dans le monde parallèle.

Malgré tout, je suis satisfaite d'avoir terminé ce tome 2. J'ai trouvé qu'il abordait des thématiques intéressantes, comme l'attente, la vieillesse, la mort ou encore la séparation. J'ai eu moins de mal avec les personnages cette fois et j'ai suivi leurs évolutions avec plaisir. Les nouvelles saisons m'ont aussi fait du bien, après avoir connu For Willbrook sous la neige et le froid éternel.

Si la poésie a moins marché pour moi dans ce second tome, j'ai tout de même passé un agréable moment et je recommande cette saga à tous les amateurs de plumes poétiques, d'univers féériques et d'ambiance conte de fée. Car America Grace sait en tout cas très bien nous raconter, à la manière d'un conte, les péripéties auxquelles doivent faire face nos héros. Cela demeure pour moi une lecture hors du commun, dans un univers à la fois sombre et féérique, et c'est, je pense, le point fort de ce deuxième tome.  

Note finale
6/10
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La Passe-Miroir T3 - La Mémoire de Babel

25/6/2017

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Titre : La Mémoire de Babel
Série : La Passe-Miroir, tome 3

Auteur : Christelle Dabos
Genre : fantasy
Langue d'origine : française 
Critique : VO 
Date de publication : 2017
Prix : 18€

Résumé

Thorn a disparu depuis deux ans et demi et Ophélie désespère. Les indices trouvés dans le livre de Farouk et les informations livrées par Dieu mènent toutes à l'arche de Babel, dépositaire des archives mémorielles du monde. Ophélie décide de s'y rendre sous une fausse identité.

La Critique par Dy'

Après avoir dévoré le tome 1, englouti le tome 2, autant dire que ce tome 3 de la Passe-Miroir a été gobé avec voracité. Bon, j'ai quand même mis du temps avant de me plonger dans ma lecture, qui ne fut que l'affaire de quelques heures ! Les troisièmes tomes, ce n'est pas jamais évident. Beaucoup d'arcs narratifs se concluaient dans le tome 2, laissant une marge aux nouveautés dans le volume suivant. Et autant dire que, dear Lord, c'est à la hauteur de toutes mes attentes.


Non seulement ce tome parvient à renouveler l'histoire en dévoilant un autre pan de l'univers poli par l'auteure, mais en plus il s'ancre avec perfection dans la lignée de ses prédécesseurs. J'ai retrouvé avec un plaisir certain la plume de Christelle Dabos, toujours aussi équilibrée et unique. Chaque nouveau terme inventé, et autre trouvaille, a toute sa place dans l'écriture, sans jamais m'avoir noyée d'informations. L'univers de la Passe-Miroir s'absorbe comme un liseur touchant un objet. J'ai beaucoup apprécié l'inspiration puisée dans l'Inde coloniale anglaise et l'antiquité greco-romaine, voire turc/byzantine. Je n'ai pas eu l'impression de tomber dans le cliché ni dans l'exploitation de l'idée « d'exotisme »  ou d'appropriation culturelle. Car ici, les références à notre réalité ne sont pas là pour nous dépayser, mais pour faire apprécier au lecteur la subtilité de l'univers forgé. La seule chose que j'aurais à reprocher, c'est que le seul personnage asiatique mentionné dans les romans, en plus de porter le nom « Zen », est décrite comme une femme effacée qui ressemble à une poupée en porcelaine. Moyen moyen.


Pour ce qui est des personnages d'ailleurs, j'ai retrouvé avec émotion Ophélie, qui ne cesse de s'imposer comme une protagoniste magistralement réussie, dans ces imperfections et ses évolutions. Et c'est sans parler des personnages des tomes précédents, qui reviennent également à la charge, pour mon plus grand bonheur. De nouveaux visages font également leur apparition : Ambroise, Elizabeth, Octavio, et j'en passe. Si tous ne m'ont pas autant marquée que les habitants du Pôle, ils ne montrent pas moins le talent indéniable de l'auteure pour donner vie à ces personnalités variées qu'on a envie de découvrir au-delà du roman-même. Mention très spéciale à Blasius, mon petit préféré, qui porte un nom d'oiseau tropical, mais aussi d'une équation en mécanique des fluides ! (je trouvais ça marrant, voilà) J'espère sincèrement pouvoir recroiser ce panthéon agrandit dans le tome suivant !


Quant à l'intrigue, si le tome 2 l'avait propulsée tel un tremplin, le tome 3 poursuit sa complexe ascension. On sent que l'auteur maîtrise totalement sa narration et ne laisse rien au hasard, ce qui ne peut présager que du bon pour la conclusion de cette quadrilogie. L'arc narratif principal s'étoffe, s'épaissit avec finesse et même si à la fin de ce tome, des interrogations demeurent, le récit apporte son quota de réponses, toutes plus alléchantes les unes que les autres. Le roman devient presque un thriller par moment, avec un aspect d'enquête et une folle envie de connaître la « vérité ». Bref, j'ai été plus que satisfaite par les événements et l'évolution des dynamiques entre les différents protagonistes.


Pour conclure, je ne peux qu'encore une fois louer le talent de Christelle Dabos, qui rassemble avec ses romans toutes les références et l’esthétique qui me font rêver, en me rappelant des univers que j'affectionne, tel les Ghibli, ou encore des ambiances à la Dishonored. Une telle constance dans la qualité, sur ces trois tomes, ne fait que confirmer ce que je pensais déjà : la Passe-Miroir, c'est un incontournable de la fantasy française, et une de mes séries favorites tous genres confondus. Si vous ne vous êtes pas encore lancé dans l'aventure... qu'attendez-vous ?  


Note finale

10/10
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La vérité sur l'Affaire Harry Quebert - Joël Dicker

13/6/2017

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​Titre : La vérité sur l'Affaire Harry Quebert
Auteur : Joël Dicker
Genre : policier
Langue d'origine : française 
Critique : VO 
Date de publication : 2012
Prix : 9,20€

Résumé

À New York, au printemps 2008, lorsque l'Amérique bruisse des prémices de l'élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente : il est incapable d'écrire le nouveau roman qu'il doit remettre à son éditeur d'ici quelques mois. Le délai est près d'expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d'université, Harry Quebert, l'un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison. 
Convaincu de l'innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l'enquête s'enfonce et il fait l'objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s'est-il passé dans le New Hampshire à l'été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?


La Critique par Matt'

Ce livre, je sais pas vous, mais j'en avais entendu parler partout sur internet et en grand bien dans la majeure partie des cas. Comme j'aime les policiers, qu'il suffit de peu de ficelles narratives pour me berner (oui oui), je me suis dit que j'allais forcément aimer ce livre tant loué. Et pourtant, je n'ai pas été si enchantée que ça. Je m'explique.

La vérité sur l'affaire Harry Quebert, c'est l'histoire de Marcus Goldman, écrivain américain en panne d'inspiration. Il se rend donc, en dernier recours, après avoir affronté le syndrome de la page blanche (coucou les gens qui écrivent) pendant des mois, chez son meilleur ami et mentor de toujours, Harry Quebert. Attention, à partir de là, je risque de spoiler un peu (je préviens). Sauf qu'Harry est peu de temps après accusé, après qu'on ait retrouvé le cadavre d'une fille de 15 ans dans son jardin, de meurtre. Et c'est là que Marcus intervient et va mener sa petite enquête pour tenter de prouver ce dont il est persuadé : son ami n'est pas coupable. Et là, je sens que je vous ai donné envie puissance dix mille de lire ce livre (non).

On va commencer par le positif : j'ai dévoré ce livre, en deux jours à peine il était terminé (je ne fais pas un concours hein, mais avec les livres policiers j'ai toujours eu du mal à me retenir de tourner la page suivante #suspense). J'avais envie, quand même, de savoir la suite, ce qui était plutôt bon signe. La plume de Joël Dicker est fluide, correspond bien au roman à suspense et on a quand même très envie de connaître la fin.

Maiiiiiiis malgré cela, je disais donc que j'avais été déçue. Bon, c'est principalement par l'intrigue, en fait. Je trouve premièrement qu'il y a quelques longueurs et notamment dans le début du livre. J'ai même eu du mal à y rentrer, pour être honnête. Les quelques 100 premières pages servent à mettre en place le décor, l'intrigue et les personnages, c'est vrai, mais je pense que ça aurait mérité quelques passages en moins. Par la suite, ça va mieux mais il y a encore des moments, où l'enquête tâtonne, où il ne se passe rien mais où on a quand même quelques passages un peu lents et superflus, je trouve. Bon, okay, si l'auteur a choisi de les mettre, c'est pour éclairer le lecteur sur quelques points de l'intrigue, mais je trouve que dans l'ensemble, le roman aurait beaucoup gagné à être plus concis sur certains points, de manière à être un peu plus rythmé.

Ensuite, concernant l'intrigue à proprement parler, je l'ai trouvée prévisible. Et surtout, il y a des éléments évidents que Marcus oublie et dont je me suis assez vite rendue compte. Donc forcément, au moment du dernier rebondissement, je n'ai personnellement pas trop rebondi (hahaha lol) puisque je savais ce que Marcus avait oublié et que l'affaire ne pouvait pas se résoudre aussi facilement. En fait, à chaque fois que Marcus trouve une nouvelle piste, on sait à chaque fois que ce ne sera pas la bonne, ça ne colle pas et ça se sent. Bon, c'est sans doute fait exprès, mais moi ça m'a déçue, j'aime être manipulée par l'auteur et là je ne l'ai pas été ou presque pas, ce qui m'a déçue. Ceci dit, je pense que ça peut plaire à d'autres, hein.

Bon et puis certains éléments comme les véritables problèmes de Nola (je m'adresse à ceux qui ont lu le roman) m'ont parus tordus. De même que la résolution de l'intrigue et le déroulement du meurtre, ainsi que les coupables désignés. Je trouve ça trop gros, en fait. A force de nous avoir donné des fausses pistes et de nous avoir fait tourner en rond, je m'attendais au moins à une fin surprenante et logique, qui explique tout. Et elle ne m'a pas satisfaite du tout, j'ai l'impression que c'est trop gros pour être vrai. Bon, on est dans un roman vous me direz, maiiiiis voilà, j'ai été déçue, ça arrive.

Cependant, j'ai malgré tout apprécié ma lecture et malgré tous ces points négatifs que j'ai trouvés à l'intrigue, j'ai quand même passé un bon moment. La plupart des personnages sont un peu insupportables mais on finit par s'attacher à certains malgré nous. Et puis, comme je l'ai dit, j'ai quand même dévoré le roman. Donc si vous aimez les bons romans policiers, je pense qu'il peut vous plaire quand même, et si vous l'avez déjà lu et que vous n'êtes pas d'accord avec moi, je serai partante pour en discuter !  

Note finale 
7/10

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Les Chroniques des Fleurs d'Opale Tome 1 - La Candeur de la Rose

11/6/2017

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 Titre : Les Chroniques des Fleurs d'Opale
Tome 1 : La Candeur de la Rose
Auteur : Ielenna
Genre : fantasy
Langue d'origine : française
Critique : VO
Date de publication : mai 2017
Prix : 20€ par partie



Site internet de l'auteure 

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La Critique par Dy'

On y est, enfin. Aujourd'hui je vais chroniquer le premier tome des Chroniques des Fleurs d'Opale, un roman écrit par Ielenna, fondatrice de l'association Génération Écriture dont je fais partie et une de mes premières connaissances quand je fréquentais encore les sphères littéraires de Skyrock. Il m'avait été donné de lire les 19 premiers chapitres de l'histoire quand elle était disponible en ligne, à l'époque, et le roman était alors inachevé. A la suite de la campagne de financement, ce n'était pas donc sans émotion que je me suis retrouvée avec les deux parties de ce premier tome que je pouvais enfin découvrir au complet. Un honneur aussi, d'avoir pu illustrer le livret de personnages accompagnant les romans ! (mention spéciale à Crywin, qui a été oublié dans la bataille)

Mais les Fleurs d'Opale (ou les Fleurs, pour les intimes), c'est quoi au juste ? Ce premier tome raconte l'histoire de Diphtil, promise à un destin de cinquième déesse et de son périple à travers le monde afin de rencontrer son destin, épaulée par son ami d'enfance, Astiran, son frère Naid et d'autres encore. Il est écrit à la première personne, Diphtil narrant elle-même son histoire.

Autant dire que j'avais de très hautes attentes pour ce roman. Trop hautes, trop irréalistes ? Très certainement, car avec une telle anticipation, couplée à un souvenir nostalgique d'une histoire que j'avais commencé à lire il y a des années quand j'avais 14 ans, je ne pouvais qu'être déçue. Pas entièrement bien entendu ! Est-ce que ce roman est parfait ? Non. Est-ce que ça m'a empêché d'apprécier ma lecture ? Pas tout à fait. La preuve, je suis restée éveillée à des heures tardives pour continuer à le dévorer et j'ai passé deux jours entiers à engouffrer la seconde partie, sans m'arrêter (bon ok, je l'emmenais pas aux toilettes, mais quand même, deux jours sans allumer mon ordi, pfiou on y croyait plus !). Cependant, il n'en reste pas moins que mon avis sur ce premier tome reste mitigé sur certains points.

Tout d'abord, je tiens à dire que la lecture des premiers chapitres a été quelque peu laborieuse. Il y avait des coquilles -comme tout au long du roman, mais ce n'était pas cela qui me dérangeait. Le style se faisait très lourd et aurait bien mérité quelques coupures par endroit, notamment pour le préambule. Je trouve dommage que le début du livre ait été si pénible alors que durant tout le reste de ma lecture, le style s'est amélioré, même si l'usage répété de mots « compliqués » m'agaçaient (je ne compte pas le nombre de fois où les mots « vénusté » et « claustration » apparaissent dans certains chapitres, on en vient à être confronté à un vocabulaire pauvre alors qu'il se voulait riche!).

Pour ce qui est des personnages principaux, ce sont eux qui m'ont très vite portée à travers le récit. Bien que le comportement de Diphtil et d'Astiran m'horripilait, ça n'a jamais fait d'eux de mauvais personnages et c'est sur la fin du roman que j'ai véritablement appris à les apprécier, évoluant avec eux, et ça a été un véritable plaisir. La force de ce récit réside, je pense, dans le contrebalancement que leur offrent les personnages de Naid et Yasalyn (mes petits préférés, surtout toi Naid <3) et qui donne lieu à des échanges d'anthologie qui m'ont fait rire à voix haute ! Je trouve le personnage de Naid comme étant le plus réussi, probablement parce que son arc narratif est entièrement résolu dans ce tome, offrant une conclusion presque parfaite (et je dis pas ça parce que c'est mon préféré). Rédemption, acception, sublimation, Naid m'est apparu comme le protagoniste le plus complet de cette histoire et peut-être aussi celui avec lequel je pouvais le plus sympathiser, à tel point que les mystères planant autour de lui me paraissaient plus importants que les enjeux majeurs de l'intrigue ! (#TeamNaid) Quant à Yasalyn, je regrette son absence durant les trois quarts du roman, elle permettait vraiment de me soulager de Diphtil (elle m'agaaaaaaace, même à la fin elle m'agaaaaace)(m'enfin ça c'est juste moi hein). Au final, les meilleurs moments de ma lecture ont été ces instants simples que partageaient les personnages, sans l'ombre de l'intrigue planant sur eux. En fait, toute la première partie de l'histoire où les quatre compères sont ensemble et apprennent à se connaître est ce qui m'a vraiment fait apprécier ma lecture.

Pour ce qui est des autres personnages, certains sont tout à fait oubliables et inintéressants comme Surah ou Sarïn. Je trouve dommage qu'on n'en sache pas plus sur eux, notamment Sarïn, alors qu'on nous avait fait miroiter quelques pistes narratives qui retombent complètement dans l'oubli. Même un personnage comme Fylip qui souffre du syndrome du « vilain with //tragic past// ». Mais d'autres ont contribué à rendre cette expérience de lecture plus grandiose. Crywin par exemple amenait un autre point de vue sur la situation et il aurait presque mérité un roman à lui tout seul (merci d'ailleurs pour le texte bonus qui lui est consacré à la fin, ça manquait dans la narration principale!). Il y a aussi Théorald, qui m'a beaucoup intéressée mais qui demeure au second plan, complètement passif et c'est bien dommage, surtout vu les circonstances (alors c'est peut-être une question de caractère mais euh, il est quand même une des clés de l'intrigue et il est là comme un fantôme, c'est dommage, il est choupinou). Et puis enfin il y a Zerda, le personnage qui selon moi s'est totalement fait arnaquer dans ce roman. On nous miroite son grand retour, on fait monter la mayonnaise autour de lui, et tout ça pour... rien. La confrontation finale n'a rien d'une confrontation finale, il se fait attraper façon deus ex machina sautée aux petits oignons, on n'a même pas un truc super badass/terrifiant/whatever, bref, pas un truc à la hauteur du démon qu'il est censé être et on l'expédie en mode hop hop hop l'escalope. Ce qui me fait dire que bah, en fait, il n'y a pas vraiment de « vrais » antagonistes dans cette histoire, même au niveau de Drehardir, il peut aller tenir la main de Fylip. Bref un peu déçue sur ce coup là, mais peut-être que je m'étais montée le truc toute seule aussi, c'est possible ! (je m'emballe pour un rien moi)

Ce qui m'amène à parler de l'intrigue. Très centrée sur les personnages au début, pour mon plus grand plaisir, l'aspect épique ne prend son essor qu'à la fin du roman, apothéose où tout se conclue, ou du moins devrait. Je ne suis pas spécialement fan du « élu de la prophétie/grand destin » mais j'ai conscience qu'on est dans ce genre de récit et ça ne me pose aucun problème. Ce qui m'embête en revanche, c'est qu'on nous fasse avaler tous ses gros poissons à coup de « c'est ce qu'à prévu la déesse blablabla ». Une ou deux fois, je veux bien. Mais brandir ça comme justification permanente, même si ça peut se comprendre, eh bien c'est lassant. C'est même pas frustrant comme ça pourrait l'être pour les personnages, c'est juste que j'avais l'impression que ça servait d'excuse pour toutes les « heureuses coïncidences » qui parsèment le récit. De même, l'abus des deus ex machina, au bout d'un moment, ça me fatiguait un peu (#Yûni). Parce que les personnages ne sont pas mis à l'épreuve et que ça rend les péripéties moins intéressantes, parce que la magie résout tout sans que ça ait la moindre conséquence (d'ailleurs, Yûni utilise la magie en mode yolo, manifestement y'a pas de règle pour la magie, dommage). Maaaaaais je souligne quand même que ça ne m'a pas empêché de ressentir les moments de tensions et les points-clés du récit.

Et il y a en effet des morceaux d'intrigues très bons ! Le passage à Ephyr, le voyage par le col des montagnes avec l'avalanche ont été de très bons moments de lecture, avec la remise en question des personnages, les moments de climax. etc. Dès qu'on demeurait auprès des personnages en fait, là j'étais comblée, j'avais l'impression d'être en famille et de vivre l'aventure avec les protagonistes. Mais je ressentais aussi de manière générale que beaucoup d'éléments avaient été sacrifiés pour quoi, faciliter les choses ? S'éviter des problèmes narratifs ? Je ne sais pas.

En fait, mon problème avec ce roman, c'est qu'il soulève des attentes de ma part mais ne les satisfait que rarement. C'est peut-être pour ça que Naid est mon personnage favori ? Non seulement il n'a rien de divin, mais c'est aussi le seul qui possède un arc narratif complété. Au final, j'ai refermé le roman avec dans mes mains, des tas de fils scénaristiques en suspens et même si il y a bien sûr une suite, je trouve que ça en faisait trop pour conclure un tome.

Niveau interactions des personnages principaux et de leur voyage, franchement je n'ai rien à redire, mais à la grande échelle de l'intrigue, il y a, je pense, un manque à gagner par rapport à la qualité des périodes centrées sur les protagonistes.

Mention spéciale aussi à la cité d'Entygon, version 2.0 de Minas Tirith dans Le Seigneur des Anneaux.

Somme toute, pour moi cette histoire possède un énorme potentiel pour se détacher du banal « élu prophétique/grand destin ». Une nouvelle correction pour défricher le style, un remaniement de certains morceaux de l'intrigue et quelques bricolages niveau worldbuilding, et on aurait une histoire solide, forte, qui s'empare pleinement de ses thèmes épiques de l'amour, la rédemption, la recherche de soi etc. sans chercher pour autant à bouleverser le genre. Malgré tout ce que j'ai pu dire plus haut, j'ai tout de même apprécié ma lecture, divertissante, touchante par moment. Je suis peut-être dure mais comme cette histoire me tient à cœur, je tiens à dire ce que je pense véritablement. J'ai passé un agréable moment auprès de Diphtil, Astiran, Naid et Yasalyn, ces deux derniers étant à jamais dans mon cœur, et je peux certifier que quand l'épique se ressentait dans la bouquin, j'avais la musique "Serenata Immortale" qui s'élevait à mes oreilles, et ça c'était magique. Donc merci à Ielenna de nous laisser découvrir enfin l'histoire dans son intégralité ! Et on attend les prochains tomes ?  


Note finale
7,5/10
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Dentelle et Ruban d'argent tome 1 : Jeux du sort

30/5/2017

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Titre : Dentelle et Ruban d'argent - Tome 1 : Jeux du sort 
Auteur : America Grace
Genre : merveilleux
Langue d'origine : française
Critique : VO
Date de publication : 2016
Prix : 12,90€


Résumé : 

À vous, voyageurs pleins de rêves et au cœur empli d’espoir,
puissent les portes de For Willbrook, la ville prisonnière d’un hiver éternel, rendre votre destin meilleur.
Par un matin de tempête, William emprunte le chemin qui le guide vers la belle Wendy, toujours vêtue de dentelle, mais dont le corps souffre d’un terrible mal.
Alors qu’il initie l’âme de sa belle à une magie enchanteresse, voilà que s’enclenche le jeu du funeste Destin… 
Qui de la dentelle ou du ruban d’argent survivra à cette saison glacée ?
Est-il possible d’empêcher quelqu’un de mourir quand son cœur ne fait plus qu’un avec le nôtre ?

La Critique par Matt'

J'ai acheté ce livre au salon du livre pour avoir une magnifique dédicace de ma copine Tiphs, mais bien évidemment je n'allais pas le laisser prendre la poussière sur une étagère et ne jamais l'ouvrir. J'ai donc fini par craquer et me laisser entraîner par la douce plume d'America Grace...

Parce que ce qui caractérise ce roman avant tout, c'est la plume exceptionnelle d'America Grace. Les descriptions abondent dans le roman, que ce soit pour qualifier le paysage ou des personnages et elle est empreinte de poésie. Les mots coulent et on se laisse bercer par chaque phrase qui semble unique tant elle est à la fois douce et onirique.

Justement, cette plume permet de dessiner une ambiance très particulière, que je n'avais jamais rencontrée avant. Entre féérie, magie, poésie, on est fasciné par For Willbrook et ses mystères. L'univers tout particulier, mêlant lieux réels à une fin de XIXème siècle façon steampunk (je crois) le tout façon conte avec magiciens, magie et merveilleux... ça donne un mélange assez original, que j'ai rarement croisé, mais fascinant. On est surpris au début mais cet univers correspond tout à fait à la plume de l'auteur (ou serait-ce l'inverse) et le résultat est tout simplement réussi.

En revanche, j'ai moins été séduite par les personnages, que j'ai trouvés soit trop manichéens (Lucius # sa femme par exemple) ou trop superficiels (je ne suis pas sûre que le mot convienne). Je m'explique. J'ai trouvé qu'ils manquaient tous de profondeur, on a l'impression que Wendy et Hanna sont de très belles femmes un peu parfaites et fragiles, mais elles n'ont rien d'humain, pas de traits de caractère qui pourraient faire qu'on s'y attache – ou pas d'ailleurs. Voilà, elles m'ont juste laissée froide, parce que j'étais incapable de voir au-delà de leur apparence, des descriptions qu'en faisait l'auteur. C'est exactement le même problème que j'ai eu pour tous les personnages. William ne m'a pas plus enchantée, je le trouve superficiel également, sans saveur, sans personnalité. Le père de Wendy, dont j'ai oublié le prénom, aurait pu être un personnage fascinant et ambigu (il est taxidermiste) et pourtant... comme pour tous les autres personnages, j'ai été déçue. On reste trop en surface en fait, leurs personnalités ne sont pas creusées et c'est décevant et bien dommage.

Concernant l'intrigue, là aussi, j'ai été déçue. On a du mal à voir où l'auteur veut en venir. Pendant deux cent pages, il ne se passe au final pas grand chose, et ce qu'il s'y passe est très attendu, très prévisible. Bon, ça ne serait pas un problème si on avait pas l'impression qu'il y a un truc, notamment avec l'introduction de Lucius et de la magie noire... or, cette intrigue parallèle, avec la description de la vie de sa femme et de sa fille, n'apportent rien à l'intrigue principale ou presque, alors que personnellement je pensais que cela serait le cas. Je n'ai pas bien compris ce que cela avait à faire avec le reste et je n'ai pas été convaincue. En fait, je pense qu'il y avait tout le potentiel pour créer une intrigue badass mais celle-ci ne m'a en tout cas pas séduite.

Malgré tout, je pense que ce livre peut vous plaire, déjà parce qu'il est assez atypique. La plume d'America Grace vaut vraiment le détour, ça laisse rêveur, ça donne plein d'images poétiques en tête, et ça, déjà, c'est agréable. Ensuite, l'univers, comme je l'ai déjà dit, est fascinant lui aussi. Si vous aimez les contes, je pense que vous pourrez aimer Dentelle et Ruban d'argent. Personnellement, je pense que je vais me procurer la suite quand elle sera sortie, au moins pour découvrir ce qui va arriver à William et les autres et voir si l'intrigue me réserve quelques surprises, et surtout, profiter une fois encore du style onirique de l'auteure.  
Note finale  
6,5/10
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L'Arabe du futur 

20/12/2016

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Titre : L'Arabe du Futur
Auteur : Riad Sattouf
Genre : bande-dessinée
Langue d'origine : française
Critique : VO
Date de publication : 2014
Prix : 20,90€

Résumé :

Né en 1978 d’un père syrien et d’une mère bretonne, Riad Sattouf grandit d’abord à Tripoli, en Libye, où son père vient d’être nommé professeur. Issu d’un milieu pauvre, féru de politique et obsédé par le panarabisme, Abdel-Razak Sattouf élève son fils Riad dans le culte des grands dictateurs arabes, symboles de modernité et de puissance virile.
En 1984, la famille déménage en Syrie et rejoint le berceau des Sattouf, un petit village près de Homs. Malmené par ses cousins (il est blond, cela n’aide pas…), le jeune Riad découvre la rudesse de la vie paysanne traditionnelle. Son père, lui, n’a qu’une idée en tête : que son fils Riad aille à l’école syrienne et devienne un Arabe moderne et éduqué, un Arabe du futur.


La Critique par Matt'

L'arabe du futur est une bande-dessinée de Riad Sattouf. Le concept est tout simple, puisque l'auteur raconte son enfance en Lybie (sous Kadhafi) et en Syrie (sous Al-Assad père) dans les années 80. Je ne pense pas m'étaler dans cette critique mais j'ai beaucoup aimé le concept. C'est évidemment très intéressant, puisque cela permet de voir comment était la vie quotidienne dans ces deux pays, déjà des dictatures ainsi que ce qu'en pensaient les gens. Le père de Riad en particulier est un personnage assez paradoxal, qui ne veut pas qu'on sache quand il achète du porc ou qu'il boit du vin même s'il n'est pas musulman. Il fait la prière alors qu'il ne l'est pas non plus. Selon lui, Saddam Hussein est un visionnaire et il faut éduquer les arabes. Ceux-ci ont besoin d'une bonne dictature et ils se révolteront quand ils seront prêts. Bref, c'est vraiment passionnant de suivre les idées et les points de vue. La façon dont la mère de Riad, française, est perçue par les femmes syriennes. L'importance de la religion et de la guerre dans la vie quotidienne, l'école, le comportement des jeunes, des gens dans la rue... bref, j'ai tout observé, tout noté et ça permet de comprendre mieux certaines choses (qui ne sont pas excusables pour autant).

Les dessins restent assez sobres (je crois avoir lu une interview de l'auteur dans laquelle il disait ne pas aimer les dessins où il y avait trop de détails) et facilitent la compréhension, tout en restant neutres. Le fait de passer par le point de vue d'un enfant, plus neutre et naïf est également un choix que je trouve intéressant (en même temps, l'auteur déménagera en France à douze ans). Ce genre de bande-dessinée est sans doute à la mode en ce moment mais je trouve que l'auteur exploite vraiment le concept à fond.

J'imagine que vous aviez sans doute déjà entendu parler de cette bande-dessinée, mais si vous ne l'avez pas encore lue, je vous la recommande chaudement ! Ca se lit vraiment tout seul, c'est très intéressant et ça devient rapidement addictif, puisqu'on a envie de savoir ce qui va arriver au petit Riad, à son frère et à tout les autres personnages !

Note : 9/10
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Le Lecteur de Cadavres

20/6/2016

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Titre : Le Lecteur de Cadavres
Auteur : Antonio Garrido
Genre : historique
Langue d'origine : espagnol
Critique : VF
Date de publication : 2014
Prix : 8€60


Résumé :

Inspiré d’un personnage réel, Le lecteur de cadavres nous plonge dans la Chine Impériale du XIIIe siècle et nous relate l’extraordinaire histoire de Ci Song, un jeune garçon d’origine modeste sur lequel le destin semble s’acharner. Après la mort de ses parents, l’incendie de sa maison et l’arrestation de son frère, il est contraint de fuir son village avec sa petite sœur malade. Ci se retrouve dans les quartiers populaires de Lin’an, la capitale de l’Empire. où la vie ne vaut pas grand-chose. Il devient un des meilleurs fossoyeurs des « champs de la mort », puis, grâce à son formidable talent pour expliquer les causes d’un décès, il est accepté à la prestigieuse Académie Ming. L’écho de ses exploits parvient aux oreilles de l’Empereur. Celui-ci le convoque pour enquêter sur une série d’assassinats qui menacent la paix impériale. S’il réussit, il entrera au sein du Conseil du Châtiment, s’il échoue : c’est la mort.



La Critique  par Dy'

​Le lecteur de cadavres est un livre que ma sœur m'a offert à Noël, avec en tête le fait que la Chine médiévale et des médecins légistes, ça ne pouvait que me plaire. Autant dire tout de suite qu'elle avait plus que raison, surtout quand on sait qu'il s'agit d'un roman historique sur Song Ci (ou Song Tzu ou je ne sais quoi, y'a plein de romanisation possible), le premier « médecin légiste » reconnu par l'Histoire.

Je trouve cependant que le résumé offert par l''éditeur est assez trompeur : les trois quarts du roman se concentrent avec tout sur les apprentissages et déboires de Ci, à peine dans sa vingtaine, jusqu'à l'apothéose de l'enquête finale et la consécration du personnage dont fait mention le résumé. Ce roman est aussi une mine d'informations et regorge de détails et précisions sur cette Chine du XIIème siècle, très mal connue des Occidentaux : administration, présentation de la table, vie des champs, savoirs académiques, climat politique. Si vous êtes fans d'histoire ou aimez tout simplement un récit fourni d'informations, pas de quoi avoir peur. D'autant plus que, cerise sur le gâteau, un lexique à la fin complète les informations sans qu'il soit nécessaire de le consulter pendant la lecture, et l'auteur explique également son parti pris quant à la traduction des noms, les faits réels et inventés etc., ce qui pour un roman historique est à faire bondir de joie.

Si on laisse le côté historique quelques instants, le récit en lui-même est plaisant. L'auteur a su utiliser des éléments de fiction à bon escient afin de rendre les personnages attachants et de proposer des péripéties logiques et captivantes, loin de l'encyclopédie barbante d'une facette historique qui serait trop présente. J'avais craint au début que le personnage de Ci soit un peu trop lisse et parfait, d'autant qu'ayant véritablement existé, la part de ce qu'apporte la fiction est en perpétuel questionnement. Je comprends les choix de l'auteur et lui-même s'explique très bien dans les notes de fin, mais j'avais quand même ce petit sentiment par moment que Ci était « too much ». Rien de bien dérangeant, surtout quand on voit dans quelle boue l'auteur a choisi de le traîner. Quand aux autres protagonistes, on s'attache facilement à eux et ils sont très bien construits, font sens, même s'ils restent relativement en arrière par rapport à Ci. J'ai vraiment retrouvé en eux ce qui fait pour moi la Chine de cette époque (je ne suis pas une grande connaisseuse du sujet, mais j'étais déjà renseignée sur la question avant d'entamer ma lecture), dans sa force comme dans ses faiblesses. L'auteur en profite pour livrer un beau panel d'humanité, que ce soit dans la figure du père, la recherche de soi, l'image du professeur et de l'élève, ce qu'est la famille etc. En fait, d'une manière générale, on trouve beaucoup de choses dans ce roman, pas seulement de l'historique ou du thriller, point sur lequel je vais tout de suite revenir.

En effet, Le lecteur de cadavres est présenté comme un thriller et il est vrai que, pour un roman historique qui tourne autour des juges et des médecins légistes, on peut s'attendre à être plongé dans des enquêtes. C'est effectivement le cas : les méthodes d'analyses des corps sont au cœur du récit, de même que les textes de lois et les subtilités de l'administration chinoise sous la dynastie des Song. En fait, c'est plus le sujet du récit qui amène l'élément policier, je ne sais pas si on peut vraiment résumer ce livre à un thriller pour autant. Les derniers chapitres m'ont pourtant tenue éveillée trèèèèès tard, tant l'envie de savoir était forte et pour cela je salue vraiment l'auteur qui maîtrise parfaitement sa narration. La finalité de l'histoire restait assez prévisible à mes yeux (pas de grosse surprise pour moi au niveau de l'intrigue), cependant ce qui reste intéressant, c'est la manière dont tous les éléments scénaristiques vont s'imbriquer pour ne faire qu'un, et résonner avec le côté historique sans lequel rien n'aurait de sens. Et je pense que c'est en cela que ce livre est un énorme coup de cœur : l'omniprésence de l'Histoire sans pour autant avoir l'impression de lire un manuel, les informations, les personnages, la narration... Tout est bien mené et captivant, malgré quelques longueurs qui ne m'ont pas gênée, puisque honnêtement, j'en redemande !

Pour moi l'auteur a atteint son but : écrire une histoire passionnante, faire découvrir une époque et une culture qui ne nous est pas familière, et m'intéresser non seulement encore plus à cette culture mais aussi à l'auteur même, dont je lirai certainement les autres œuvres. Je pense donc que pour un roman historique à tendance policière, c'est une réussite totale et une excellente surprise ! N'ayez pas peur de vous plonger dans ce pavé, vous n'en ressortirez pas déçu !
Note finale
9/10

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