Titre : Janua Vera Auteur : Jean-Philippe Jaworski Genre : Fantasy Langue d'origine : français Critique : VO Date de publication : 2007 Prix : 8,50€ Résumé : né du rêve d'un conquérant, le Vieux Royaume n'est plus que le souvenir de sa grandeur passée... Une poussière de fiefs, de bourgs et de cités a fleuri parmi ses ruines, une société féodale et chamarrée où des héros nobles ou humbles, brutaux ou érudits, se dressent contre leur destin. Ainsi, Benvenuto l'assassin trempe dans un complot dont il risque d'être la première victime, Aedan le chevalier défend l'honneur des dames, Cecht le guerrier affronte ses fantômes au milieu des tueries... Ils plongent dans les intrigues, les cultes et les guerres du Vieux Royaume. Et dans ses mystères, dont les clefs se nichent au plus profond du cœur humain... |
La Critique par Dy'
Bon, autant vous prévenir tout de suite, ceci n'est que le début de la folie Jaworskienne. Elle s'était déjà emparée de moi à ma lecture de Même pas mort qui avait été un gros coup de coeur. Mais là, c'est bien plus que ça. Là les enfants, on parle du coup de foudre de la mort (qui tue attention).
Janua Vera est avant tout un recueil de nouvelles et le premier ouvrage publié par Jean-Philippe Jaworski. Et quelle claque ! Pas étonnant qu'à l'époque ce livre avait fait tant de bruit, car quand on touche à l'excellence-même, c'est difficile de l'ignorer. Je n'avais jamais lu de recueil de nouvelles fantasy et ne savait rien du tout du Vieux Royaume, le monde ici développé. Est-ce une gêne ? Absolument pas. Dès la première nouvelle, j'ai été totalement captivée, fascinée et émerveillée par le Vieux Royaume dont tous les aspects (politique, économique, culturel, historique, religieux...) sont mis en avant dans les nouvelles, savamment distillé au sein des récits. Nul besoin de dire qu'en Fantasy, l'effort mis dans la construction du monde est à mes yeux essentiel. Pas de déception de ce côté là ! Si je vous dis républiques maritimes à l'italienne, anciennes châtelleries, réminiscence celtes et courtoises, clergés mystérieux ? Je sais pas vous, mais moi ça me parle et ça me met même l'eau à la bouche.
Parlons un peu de l'écriture. Elle était déjà à tomber dans Même pas mort, et que dire si ce n'est qu'elle est encore sublime dans Janua Vera ? Le style de Jaworski est une pure merveille. Des phrases ciselées, empreintes de dureté parfois, de lyrisme aussi, de termes érudits et précis qui ne viennent pas assommer le lecteur et une sorte de verve très particulière qui distingue ce style de tout les autres. De plus, l'auteur joue avec intelligence sur les registres de langues et je n'ai jamais vu les descriptions prendre autant vie, de même que les personnages, tant leur parler est retranscrit tel que je me le serais figuré, avec la gouaille et les manières de chacun. Je dirai que les textes de Jaworski sont foisonnants. D'érudition, de malice, de sentiments et de vie. Ils sont plein de vie, oui, dans le sens où tout y grouille pour donner à la fin une oeuvre magnifiquement bien écrite. Plein de vie aussi, grâce à l'intertextualité qui s'installe au sein de chaque nouvelles, les unes répondant aux autres, les complétant, apportant de nouveaux points de vue tout en racontant de nouvelles histoires. Les personnages aussi se retrouvent parfois, on les attend presque au détour du chemin. Et puis il y a ce jeu permanent avec le lecteur. Autant vous dire que la dernière nouvelle, Le confident, amène une conclusion si excellente, dans cette idée d'intertextualité et de double-jeu, que j'en suis venue à me demander si c'était moi qui en faisait trop. Mais non, je n'en fais pas trop, j'essais même de me censurer en évitant de transformer cette critique en autel (je crois que c'est déjà le cas, aha).
Je ne peux faire une critique détaillée de chaque nouvelle, cependant j'annonce clairement qu'elles sont toutes très bien à mes yeux. Oui, Janua Vera est prévisible. Oui, certaines peuvent sembler en retrait par rapport à d'autres. Mais dans l'excellence, devrions-nous vraiment nous attarder sur des degrés ? Janua Vera est tout simplement onirique, envoûtante. Mauvaise donne est peut-être la meilleure chose que j'ai lu dans le genre (adulte) depuis longtemps. Le service des dames reprend avec ironie les récits de Chrétien de Troyes, pour mon plus grand plaisir. Une offrande très précieuse est cruelle, réelle et pleine d'émotion. Le conte de Suzelle est splendide. Je retrouve beaucoup de chose dans Jour de guigne où l'auteur montre qu'il peut toujours nous surprendre. Un amour dévorant est magistral et Le Confident est une ultime révérence qui vaut tous les applaudissements. Toutes ces nouvelles forment un tout dont il se dégage une atmosphère particulière qui m'a tenue en haleine tout au long de ma lecture. Je pensais qu'envisager chaque nouvelle indépendamment serait suffisant pour mon plaisir. Mais non, c'est un ensemble de textes, une grande toile peinte du Vieux Royaume. Et je ne suis pas étonnée que Jaworski ait donné le nom de la première nouvelle au recueil. Car Janua Vera signifie la véritable porte en latin, et n'est-ce pas par les récits qu'on entre véritablement dans un monde ? (attention, c'était la conclusion philosophique de Dy')
En bref, coup de foudre du siècle, à lire absolument ! Il ne me reste plus qu'à me jeter sur Gagner la guerre, roman prenant comme idée centrale les événements se déroulant après la deuxième nouvelle (qui est certainement ma préférée, comme pour beaucoup de lecteurs)(en même temps 130 pages de pur plaisir on dit pas non) mais aussi sur Le Sentiment du Fer, nouveau recueil de nouvelles du Vieux Royaume à paraître ce mois de mai. N'attendez plus ! (et puis il y a aussi la suite de Même pas mort qui va bientôt sortir, mais je vais pas faire toute la liste non plus)
Bon, autant vous prévenir tout de suite, ceci n'est que le début de la folie Jaworskienne. Elle s'était déjà emparée de moi à ma lecture de Même pas mort qui avait été un gros coup de coeur. Mais là, c'est bien plus que ça. Là les enfants, on parle du coup de foudre de la mort (qui tue attention).
Janua Vera est avant tout un recueil de nouvelles et le premier ouvrage publié par Jean-Philippe Jaworski. Et quelle claque ! Pas étonnant qu'à l'époque ce livre avait fait tant de bruit, car quand on touche à l'excellence-même, c'est difficile de l'ignorer. Je n'avais jamais lu de recueil de nouvelles fantasy et ne savait rien du tout du Vieux Royaume, le monde ici développé. Est-ce une gêne ? Absolument pas. Dès la première nouvelle, j'ai été totalement captivée, fascinée et émerveillée par le Vieux Royaume dont tous les aspects (politique, économique, culturel, historique, religieux...) sont mis en avant dans les nouvelles, savamment distillé au sein des récits. Nul besoin de dire qu'en Fantasy, l'effort mis dans la construction du monde est à mes yeux essentiel. Pas de déception de ce côté là ! Si je vous dis républiques maritimes à l'italienne, anciennes châtelleries, réminiscence celtes et courtoises, clergés mystérieux ? Je sais pas vous, mais moi ça me parle et ça me met même l'eau à la bouche.
Parlons un peu de l'écriture. Elle était déjà à tomber dans Même pas mort, et que dire si ce n'est qu'elle est encore sublime dans Janua Vera ? Le style de Jaworski est une pure merveille. Des phrases ciselées, empreintes de dureté parfois, de lyrisme aussi, de termes érudits et précis qui ne viennent pas assommer le lecteur et une sorte de verve très particulière qui distingue ce style de tout les autres. De plus, l'auteur joue avec intelligence sur les registres de langues et je n'ai jamais vu les descriptions prendre autant vie, de même que les personnages, tant leur parler est retranscrit tel que je me le serais figuré, avec la gouaille et les manières de chacun. Je dirai que les textes de Jaworski sont foisonnants. D'érudition, de malice, de sentiments et de vie. Ils sont plein de vie, oui, dans le sens où tout y grouille pour donner à la fin une oeuvre magnifiquement bien écrite. Plein de vie aussi, grâce à l'intertextualité qui s'installe au sein de chaque nouvelles, les unes répondant aux autres, les complétant, apportant de nouveaux points de vue tout en racontant de nouvelles histoires. Les personnages aussi se retrouvent parfois, on les attend presque au détour du chemin. Et puis il y a ce jeu permanent avec le lecteur. Autant vous dire que la dernière nouvelle, Le confident, amène une conclusion si excellente, dans cette idée d'intertextualité et de double-jeu, que j'en suis venue à me demander si c'était moi qui en faisait trop. Mais non, je n'en fais pas trop, j'essais même de me censurer en évitant de transformer cette critique en autel (je crois que c'est déjà le cas, aha).
Je ne peux faire une critique détaillée de chaque nouvelle, cependant j'annonce clairement qu'elles sont toutes très bien à mes yeux. Oui, Janua Vera est prévisible. Oui, certaines peuvent sembler en retrait par rapport à d'autres. Mais dans l'excellence, devrions-nous vraiment nous attarder sur des degrés ? Janua Vera est tout simplement onirique, envoûtante. Mauvaise donne est peut-être la meilleure chose que j'ai lu dans le genre (adulte) depuis longtemps. Le service des dames reprend avec ironie les récits de Chrétien de Troyes, pour mon plus grand plaisir. Une offrande très précieuse est cruelle, réelle et pleine d'émotion. Le conte de Suzelle est splendide. Je retrouve beaucoup de chose dans Jour de guigne où l'auteur montre qu'il peut toujours nous surprendre. Un amour dévorant est magistral et Le Confident est une ultime révérence qui vaut tous les applaudissements. Toutes ces nouvelles forment un tout dont il se dégage une atmosphère particulière qui m'a tenue en haleine tout au long de ma lecture. Je pensais qu'envisager chaque nouvelle indépendamment serait suffisant pour mon plaisir. Mais non, c'est un ensemble de textes, une grande toile peinte du Vieux Royaume. Et je ne suis pas étonnée que Jaworski ait donné le nom de la première nouvelle au recueil. Car Janua Vera signifie la véritable porte en latin, et n'est-ce pas par les récits qu'on entre véritablement dans un monde ? (attention, c'était la conclusion philosophique de Dy')
En bref, coup de foudre du siècle, à lire absolument ! Il ne me reste plus qu'à me jeter sur Gagner la guerre, roman prenant comme idée centrale les événements se déroulant après la deuxième nouvelle (qui est certainement ma préférée, comme pour beaucoup de lecteurs)(en même temps 130 pages de pur plaisir on dit pas non) mais aussi sur Le Sentiment du Fer, nouveau recueil de nouvelles du Vieux Royaume à paraître ce mois de mai. N'attendez plus ! (et puis il y a aussi la suite de Même pas mort qui va bientôt sortir, mais je vais pas faire toute la liste non plus)
Note finale
10/10