Titre : La Scribe Auteur : Antonio Garrido Genre : roman historique Langue d'origine : espagnole Critique : VF Date de publication : 2010 Prix : 7,90€ Résumé Franconie, an 799, à la veille du sacre de Charlemagne. Fille d'un célèbre scribe byzantin, Theresa est apprentie parcheminière. Contrairement aux jeunes femmes de son âge, dont le rêve est de fonder une famille, elle n'aspire qu'à une chose : vivre parmi les livres. Mais un drame l'oblige à quitter sa ville et à se réfugier dans la cité abbatiale de Fulda. Là, elle devient la scribe du moine Alcuin d'York, véritable Sherlock Holmes en robe de bure. Alors que Theresa l'assiste dans ses enquêtes, elle découvre que, dans sa fuite, elle a emporté à son insu un précieux parchemin qui pourrait bien sceller l'avenir de la chrétienté... A travers les aventures de Theresa, jeune femme hors norme et attachante, La Scribe évoque une page décisive du christianisme au Moyen Age. Coups de théâtre, érudition et étonnants personnages fictifs ou réels sont les ingrédients de ce roman historique au rythme trépidant. |
La Critique par Matt'
La Scribe est un roman que j'ai dévoré, offert par ma copine Dy'. Il avait tout pour me plaire : c'est un roman historique, qui se déroule en 799, avant le sacre de Charlemagne. En plus, le personnage principal est une jeune femme, Theresa, qui est apprentie parcheminière. Rien que ça, et on partait bien. Mais je vais vous expliquer un peu plus en détails pourquoi j'ai tant aimé ce roman.
Le gros point fort de La Scribe, c'est son personnage principal, Theresa. Une apprentie parcheminière, comme dit au-dessus. Déjà, le choix de l'auteur de se concentrer sur une femme me plaît beaucoup : à cette époque, les femmes n'ont pas forcément les rôles les plus sexy aux yeux de beaucoup (elles s'occupent du foyer, à la surprise générale). Mais Theresa, notamment de par son éducation et les origines de son père, a appris les arcanes du métier. Or, pour l'époque, c'est inattendu, rare, incroyable (jamais assez d'adjectifs) : normalement, ce sont les hommes qui sont scribes. Theresa va donc avoir bien des difficultés à affirmer sa légitimité dans cette société déjà sexiste, on peut le dire. Le choix de se centrer sur un personnage féminin de la sorte n'est pas, selon moi, anodin. De plus, à de nombreuses reprises Theresa est confrontée au sexisme ambiant « t'es qu'une femme, tu pourras jamais devenir scribe » et autres remarques du même genre. Mais ce n'est pas ça qui va l'abattre, pour mon plus grand plaisir. Alors certes, les femmes battantes dans son genre, apprentie parcheminière, ça ne courait pas les rues à l'époque. Theresa ne représente donc pas la majorité des femmes de son temps, mais ce n'est pas grave, parce qu'à travers elle, on entrevoit les difficultés que pouvaient rencontrer les femmes en 799. Et c'est très intéressant.
Ensuite, le mélange du policier avec l'histoire m'a beaucoup plu, parce que le policier est aussi un genre que j'affectionne. Alors bien sûr, ce sont des petites enquêtes, mais je trouve que ça apporte à l'histoire la dose de mystère nécessaire pour nous tenir en haleine jusqu'à la fin.
Les autres personnages de l'histoire, hormis Theresa, m'ont eux-aussi séduite. Je pense notamment à Alcuin d'York, ayant d'ailleurs réellement existé. C'est un moine qui ne peut pas s'empêcher de fourrer son nez partout, et qui prend Theresa sous son aile. J'aime beaucoup le fait que ce personnage possède de multiples facettes et qu'on ne sache pas vraiment comment l'appréhender, où le situer. Je ne vous en dis pas plus, mais voilà, j'aime son ambiguïté et je trouve que c'est un personnage très riche, qui apporte beaucoup à l'histoire, lui-aussi (vous savez, cette touche de mystère). Les autres – le père de Theresa, sa mère adoptive, Hoos Laarsson, Fulda la prostituée, le tueur d'ours dont j'ai oublié le nom... toute une galerie de personnages hauts en couleur qui montrent chacun des aspects différents de la vie à l'époque.
Le rythme est bien dosé, je ne me suis jamais ennuyée. J'ai simplement eu un instant de surprise quand la première intrigue policière a été résolue et qu'on est passé à une autre, car je pensais que le roman se centrerait sur la première jusqu'à la fin. La transition n'a donc pas été des plus faciles, mais finalement je trouve que ça fait sens.
Enfin, la part historique du roman ne m'a pas déçue. Alors, certes, je n'y connais pas grand chose à l'histoire du VIIIème siècle en Franconie. Mais j'aime la façon dont l'auteur explique ses choix à la fin du roman (oui, je suis de ces personnes qui lisent les blablas d'auteurs à la fin, et pour une fois, j'ai bien fait). L'histoire est tout de même un peu plus qu'un décor et un simple prétexte parce que c'est la classe, puisqu'on a tout de même des personnages historiques réels qui interviennent dans l'intrigue. Alcuin d'York, comme dit plus haut, a réellement existé mais on croise aussi rapidement Charlemagne et on entend parler d'autres personnages de l'époque. Le mélange entre fiction (les personnages inventés, une bonne partie de l'intrigue) avec l'histoire (les personnages ayant réellement existé, le contexte, des bouts d'intrigue...) est bien dosé et tout semble plutôt vraisemblable (et c'est à mon sens ce qui compte le plus lorsqu'on écrit un roman historique, mais c'est un autre débat).
Pour résumer, je vous recommande la lecture de ce livre si vous avez envie d'une lecture détendante, entre aventures, enquêtes policières, le tout se déroulant en 799. Une fois que vous aurez commencé La Scribe, vous n'aurez plus envie de le lâcher !
La Scribe est un roman que j'ai dévoré, offert par ma copine Dy'. Il avait tout pour me plaire : c'est un roman historique, qui se déroule en 799, avant le sacre de Charlemagne. En plus, le personnage principal est une jeune femme, Theresa, qui est apprentie parcheminière. Rien que ça, et on partait bien. Mais je vais vous expliquer un peu plus en détails pourquoi j'ai tant aimé ce roman.
Le gros point fort de La Scribe, c'est son personnage principal, Theresa. Une apprentie parcheminière, comme dit au-dessus. Déjà, le choix de l'auteur de se concentrer sur une femme me plaît beaucoup : à cette époque, les femmes n'ont pas forcément les rôles les plus sexy aux yeux de beaucoup (elles s'occupent du foyer, à la surprise générale). Mais Theresa, notamment de par son éducation et les origines de son père, a appris les arcanes du métier. Or, pour l'époque, c'est inattendu, rare, incroyable (jamais assez d'adjectifs) : normalement, ce sont les hommes qui sont scribes. Theresa va donc avoir bien des difficultés à affirmer sa légitimité dans cette société déjà sexiste, on peut le dire. Le choix de se centrer sur un personnage féminin de la sorte n'est pas, selon moi, anodin. De plus, à de nombreuses reprises Theresa est confrontée au sexisme ambiant « t'es qu'une femme, tu pourras jamais devenir scribe » et autres remarques du même genre. Mais ce n'est pas ça qui va l'abattre, pour mon plus grand plaisir. Alors certes, les femmes battantes dans son genre, apprentie parcheminière, ça ne courait pas les rues à l'époque. Theresa ne représente donc pas la majorité des femmes de son temps, mais ce n'est pas grave, parce qu'à travers elle, on entrevoit les difficultés que pouvaient rencontrer les femmes en 799. Et c'est très intéressant.
Ensuite, le mélange du policier avec l'histoire m'a beaucoup plu, parce que le policier est aussi un genre que j'affectionne. Alors bien sûr, ce sont des petites enquêtes, mais je trouve que ça apporte à l'histoire la dose de mystère nécessaire pour nous tenir en haleine jusqu'à la fin.
Les autres personnages de l'histoire, hormis Theresa, m'ont eux-aussi séduite. Je pense notamment à Alcuin d'York, ayant d'ailleurs réellement existé. C'est un moine qui ne peut pas s'empêcher de fourrer son nez partout, et qui prend Theresa sous son aile. J'aime beaucoup le fait que ce personnage possède de multiples facettes et qu'on ne sache pas vraiment comment l'appréhender, où le situer. Je ne vous en dis pas plus, mais voilà, j'aime son ambiguïté et je trouve que c'est un personnage très riche, qui apporte beaucoup à l'histoire, lui-aussi (vous savez, cette touche de mystère). Les autres – le père de Theresa, sa mère adoptive, Hoos Laarsson, Fulda la prostituée, le tueur d'ours dont j'ai oublié le nom... toute une galerie de personnages hauts en couleur qui montrent chacun des aspects différents de la vie à l'époque.
Le rythme est bien dosé, je ne me suis jamais ennuyée. J'ai simplement eu un instant de surprise quand la première intrigue policière a été résolue et qu'on est passé à une autre, car je pensais que le roman se centrerait sur la première jusqu'à la fin. La transition n'a donc pas été des plus faciles, mais finalement je trouve que ça fait sens.
Enfin, la part historique du roman ne m'a pas déçue. Alors, certes, je n'y connais pas grand chose à l'histoire du VIIIème siècle en Franconie. Mais j'aime la façon dont l'auteur explique ses choix à la fin du roman (oui, je suis de ces personnes qui lisent les blablas d'auteurs à la fin, et pour une fois, j'ai bien fait). L'histoire est tout de même un peu plus qu'un décor et un simple prétexte parce que c'est la classe, puisqu'on a tout de même des personnages historiques réels qui interviennent dans l'intrigue. Alcuin d'York, comme dit plus haut, a réellement existé mais on croise aussi rapidement Charlemagne et on entend parler d'autres personnages de l'époque. Le mélange entre fiction (les personnages inventés, une bonne partie de l'intrigue) avec l'histoire (les personnages ayant réellement existé, le contexte, des bouts d'intrigue...) est bien dosé et tout semble plutôt vraisemblable (et c'est à mon sens ce qui compte le plus lorsqu'on écrit un roman historique, mais c'est un autre débat).
Pour résumer, je vous recommande la lecture de ce livre si vous avez envie d'une lecture détendante, entre aventures, enquêtes policières, le tout se déroulant en 799. Une fois que vous aurez commencé La Scribe, vous n'aurez plus envie de le lâcher !
Note finale
8,5/10
8,5/10